Nous sommes à mi-chemin de l’année 2025 et « AI slop », ou « bouillie d’IA », a fait son apparition dans le vocabulaire de ceux qui ne sont pas toujours connectés. De YouTuber Cr1TiKaL à l’humoriste John Oliver, l’Occident semble indigné par le contenu généré par l’IA qui sature l’internet. Les internautes chinois semblent cependant moins préoccupés par cette « bouillie d’IA » que leurs homologues occidentaux.
Hommes contre IA : la parodie des vidéos générées par l’IA devient virale
En Chine, lorsque l’on tombe sur des vidéos de ce type, comme la récente série virale « chat orange mangeant des animaux » sur des plateformes comme Rednote, la plupart des gens la commentent sans sourciller ou se demandent comment elle a été créée. Ces vidéos servent aussi de démonstration pour l’outil de génération de vidéos Hailuo 02 de MiniMax. Les internautes chinois s’enthousiasment toujours à la sortie d’un nouveau modèle, qu’il soit local ou étranger.
Ce différent rapport à la « bouillie d’IA » s’explique par deux points douloureux que rencontrent les utilisateurs occidentaux avec l’AIGC : les droits d’auteur et la politique. L’une des problématiques du contenu généré par l’IA est qu’il est entrainé sur des oeuvres ou des IPs de véritables artistes et entreprises, sans toujours demander l’autorisation. En Chine, la conscience des droits d’auteur est, disons, aussi importante que la loi le permet. Les utilisateurs finaux ne se soucient donc pas vraiment de la manière dont les modèles sont entraînés. L’autre question, soulevée par John Oliver, est l’utilisation de l’IA pour générer de fausses informations sur des événements inexistants. Grâce à la régulation stricte des réseaux sociaux chinois, ces faux contenus sont généralement rapidement supprimés et ont moins d’impact que sur des plateformes occidentales comme Facebook.
Quark d’Alibaba au sommet de la liste des IA, pour combien de temps ?
Cela ne signifie pas que les inquiétudes sont absentes en Chine. Beaucoup dans l’industrie créative partagent les préoccupations autour de l’infraction des droits d’auteur et du contenu généré par l’IA, rendant les recherches sur Baidu plus difficiles. La plus grande crainte est sans doute l’utilisation de l’IA par des escrocs pour tromper les gens. Les autorités chinoises ont fait de la lutte contre la fraude une priorité, des campagnes de sensibilisation sur les arnaques à l’IA étant régulièrement organisées. Des plateformes comme Rednote ont maintenant ajouté une vérification « originale » et une déclaration AIGC, limitant peut-être un peu la prolifération de la « bouillie d’IA » sur les réseaux sociaux chinois.